March 28, 2024

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La Guerre Cognitive

http://www.theaugeanstables.com/2021/05/07/la-guerre-cognitive/

Avant-hier j’ai fait une conference zoom avec ELENET sur la guerre cognitive. Voici le video. Suit mon texte, plus long. J’accepte de mes lecteurs dont le francais est superieure a la mienne, tout correction et suggestion.

La guerre cognitive:

le théâtre de combat globale le moins réussit des démocraties aux 21e siècle.

La guerre cognitive est le ressort des faibles dans une guerre asymétrique : comment convaincre celui qui est de loin le plus fort, de ne pas employer ses forces supérieures ; elle est le verso de la propagande de guerre : d’un cote, comment inspirer ses propres guerriers à s’attaquer, à vouloir annihiler son ennemi ; au verso, comment manipuler le plus fort pour qu’il permet au plus faible de se replacer, souvent au cœur de l’ennemi. La cheval de Troie est la première victoire attestée de guerre cognitive. Des Maccabées aux Viet Cong, la guerre cognitive était le but principal des guérillas : convaincre le vainqueur (impérialiste) de partir.

La guerre cognitive la plus difficile, la plus audacieuse, et donc la plus complexe, est une guerre d’invasion de la part d’un petit groupe, plus primitif, d’envahir une société bien plus développée, en convaincant la culture plus sophistiquée de ne pas se défendre contre l’invasion.

Au cours de la dernière génération, un mouvement apocalyptique que j’appelle « les Khalifators » a démarré une guerre extrêmement asymétrique de conquête de l’Occident. En 1980 (1400 depuis le Haj) une espérance millénariste a prit forme et corps en Islam : l’idée que dans ce nouveau siècle (1400-1500/1980-2076) le Khalifat Universelle, le but de l’Islam djihadist, sera etabli. Là où il y a le Dar al Harb (royaume de l’épée / la guerre, où les infidèles sont libres), il y aura le Dar al Islam (royaume de la soumission, de la Sharia)… cela voulait dire, surtout, la conquete de l’Occident. J’appelle ces adeptes d’une croyance qui, comme l’a dit le président des E-U Barak Obama, est « presque médiévale », des Khalifators.

Pendant vingt ans, cette vision millénariste de la conquete du monde produit des mouvements de Khalifators, et parmi les Shi’ites (l’Iran de Khoumeini, le Hizbullah, l’armée du Mahdi) et parmi les Sunn’i (Ikwan, Hamas, Al Qaeda, Hizb-ut Tahrir). Nourrit par les visions d’un combat finale entre les bons (djihadis) et les mauvais (sionistes et croises), ces croyances se sont propagee au 20e siecle en adoptant les techniques de millenaristes apocalyptiques protestante aux E-U (pamphletes, enregistrement sur bande, exegese biblique), et au 21e siecle en exploitant les capacites exceptionnelles de l’internet. Parmi les plus avides de ce discours, le Hamas, était aussi les createurs de la nouvelle arme terrible du djihad moderne, un double blaspheme dans l’Islam traditionnel, mais un acte sacre dans le temps apocalyptique : les « operations martyre » mieux connu chez leurs victimes comme « terrorisme suicidaire ».

A maintes reprises pendant ce temps, les Caliphators ont exprimé leur haine aux pays occidentaux et leurs intentions de les vaincre. En 1995, donc, trois ans avant que Bin Laden déclare formellement le djihad contre les E-U, Yussuf al Qaradawi, sheikh de l’Ikwan, prêcha devant des jeunes musulmans aux États Unis, que par la Da’wa (la convocation à la conversion à l’Islam), les démocraties seront vaincus.

Par « Da’wa », il voulait dire « guerre cognitive », c’est-à-dire guerre de conquete non-violente.

Au début (1980-2000), le djihadis ne frappaient que dans leur propre terrains – les Russes en Afghanistan et Chechnya, l’ambassade Américaine à Téhéran et à Dar es Salam, les troupes Israéliens et Américains au Liban, les infidèles voisins (chrétiens et animistes) au Sudan et Nigéria. Comme l’a dit Huntington en 1995, l’Islam avait alors des « frontières sanglantes ». En Occident, ils le Khalifators se limitèrent au recrutement, surtout dans les universités, où les choses prenaient forme dans les années 90s.

Mais dès le tournant du siècle/millenium en 2000, les Khalifators ont commencé à faire la guerre directe contre les hégémons globales, les nations séculiers, les démocraties. C’était quand même incroyable : étant donne que les armées modernes – y compris les plus petits (Israël) – ont pu vaincre les troupes musulmanes à tous le reprises depuis 1798, comment imaginaient-ils gagner une guerre kinésique. Mais les attaques spectaculaires – surtout le 11 septembre – n’était que, comme le dit la blague au sujet du dresseur non-violent des ânes, la raclée violente sur le crâne au début n’est que pour commander l’attention. Tout le vrai travail se ferait, au moins au début, dans le théâtre de guerre cognitive, le Da’wa.

Sur ce plan, il faut l’avouer, le Khalifators ont eu un succès énorme sur tous les plans. Et ce succès correspond directement à – est l’inverse de – la faiblesse démontrée par les soi-disant défenseurs de l’occident, les « leadeurs » de notre clergé moderne, les professionnels de l’information (universitaires, chercheurs, journalistes, penseurs publiques, diplomates), qui aurait dû s’élever précisément à ce moment d’attaque en défense de leur société libre, mais sont devenus, au contraire, profondément débousselés à la fois moralement et empiriquement face aux désinformations cognitives des Khalifators.

Cette présentation fera le bilan des stratégies Khalifators, et leur taux de succès face aux forces démocratiques. Il terminera sur des considérations actuelles.

On pourrait croire qu’un mouvement profondément médiéval dans ces valeurs – dominateur, misogyne, tribale, anti-égalitaire – ne pourrait avoir aucun succès sur le plan cognitif – moralité, valeurs, connaissances – contre les pays les plus sophistiqués et, au moins selon eux, les plus évolués, du monde. Et c’est certainement là la réaction presqu’universelle des occidentaux lors de la fin du 20e siècle en entendant les alarmes de gens avertis : incrédulité, dérision, accusations de paranoïa, d’Islamophobie. Si on lit des livres au sujet du futur, publiés dans les années ’90 avec des titres telle que – Le monde en 2020… La France au nouveau siècle… Développement économique et sociale au seuil du 21e siècle, etc. etc., on ne trouve aucune mention de l’Islam, du Djihad. Au maximum, on trouve des petites allusions aux problèmes d’immigration. Même ceux qui étudiaient le phénomène, pensaient que la lancée djihadiste de 1400/1980 s’était épuisée : Gilles Kepel titra son livre de 1999 a ce sujet, « Djihad : Expansion et déclin de l’islamisme. »

Et pourtant, à partir de la fin de l’an 2000, tout bascule. Le phénomène inaperçu et méconnu éclate sur la scène sans que l’Occident s’en aperçoive au début – pendant que l’Europe dormait, comme le dit le titre du livre de 2006 de Bruce Bawer (non-traduit en français) – et puis, avec un éclat spectaculaire, le 11 septembre. Une fois la guerre asymétrique déclarée de façon si dramatique, l’Occident répondit par une série d’erreurs fondamentales qui systématiquement donnaient l’avantage aux attaquants. On peut faire la somme des folies par la formule, largement répandue et sous-entendue : quand les djihadistes s’attaquent à des démocraties, surtout accuser les démocraties.

Faisons un exercice d’imagination. Si, au début de l’année 2000, quand il n’y avait que quelques milliers de croyants Khaliphators, l’un d’eux avait formulé une prière pour le succès de leur guerre cognitive invraisemblable contre l’occident, il se serait exprimé peut-être de la façon suivante :

Il aurait invoqué Allah : prépare les infidèles pour leur soumission ; donnez-nous des ennemis… 

  • …qui nous aident à déguiser nos ambitions, même nos actes de guerre, les aveuglants au déploiement de nos troupes contre eux.
  • …qui accepteront ceux parmi nous qui luttent par le da’wa en tant que “modérés” qui n’ont rien à faire avec les “extrémistes violent,” les recruter comme conseillers et consultants de renseignements de sécurités et relations communautaires
  • …qui s’attaqueront vigoureusement à tout le monde, y compris des Musulmans vraiment pacifique, qui critiquent notre Islam triomphaliste, qui les accuseront d’Islamophobie.
  • …qui nous aident à répandre dans le monde notre narratif apocalyptique que l’Occident cherche à détruire l’Islam et que les E-U et Israël sont les deux Satans – c-à-d des antéchrists de ce combat final, ainsi adaptant nos ennemis comme les leurs.
  • …qui croient qu’ “à part une minorité minuscule,” la “vaste majorité” des Musulmans sont modérés et pacifiques, que nous sommes une “Religion de Paix.”
  • …qui justifient notre terrorisme comme “résistance” et dénonce tout violence en leur défense comme “terrorisme.”
  • …qui, quand on attaque les démocraties, culpabilisent nos cibles.
  • …qui respectent la dignité de nos croyances en même temps que nous méprisons les leurs.
  • …qui nous croient quand nous invoquons les droits de l’homme pour défendre les djihadistes et pour nous attaquer à eux.
  • …qui introduisent notre “Rue” menaçante au cœur de leur villes capitales.
  • Et que ceux qui se comportent ainsi jouent un rôle principal dans la sphère publique des sociétés qu’on cible.


Si la demande était de taille : que l’Occident se comporte comme des idiots utiles infidèles à long terme ?… une nef de fous jusqu’à la fin du voyage – l’Occident était pourtant à la mesure du défi. La bêtise des leadeurs occidentaux a exaucé presque toutes ces demandes. Nous avons comblé de succès la campagne cognitive des Caliphators.

En effet, ce n’est pas qu’en 2000 les djihadis effectuent des grands actes de terreur, mais que, tout d’un coup, les populations d’immigrés, déjà rétives, sont devenus plus ouvertement agressives, l’effet du journalisme de guerre meurtrier pro-palestinien eut l’effet importer le conflit Israélo-Palestinien (comme c’est appelé a tort) en Europe, amorçant une sorte d’intifada française. Dans les premières années du nouveau siècle, l’Europe, mais surtout la France, vit s’amplifier une Rue Musulmane – de manifs violents, des attaques contre les juifs, des prières publiques a grand échelle, dans les boulevards, des émeutes. Les écoles débordaient de langage violent, antisémite ; les profs étaient menaces. Et face à cela, on s’est soumis.

Prenez comme symbole de l’écroulement des valeurs républicaines et progressistes en espace public : le 6 Octobre 2000, des musulmans, enrages par le fake news au sujet du petit Mohammed, ont déferlé un drapeau qui comparait, à l’aide de ce récit meurtrier, les israéliens au nazi. Et pour la première fois depuis la Shoa, on entendait dans une capitale de l’Europe, le cris « mort aux juifs ». Et ni les co-manifestants, ni les journalistes qui s’y trouvaient ont émis le moindre proteste. Le pire des moyen âges était en train de gagné. 15 ans plus tard, lors de la campagne d’Israël contre le Hamas à Gaza, les manifs répètent ces cris odieux pendant des heures, débouchant enfin sur des attaques contre communautés juives.

Entre autres, dans le but de cette présentation, je vais regarder de près trois des éléments qui ont le plus contribué au succès de nos ennemis dans une guerre que – si on était resté fidèles aux principes qui ont fondé nos démocraties, on aurait plutôt gagné.

  1. La gauche adopta un aspect essentiel du méta-récit apocalyptique des Caliphators, récit qui, par ailleurs, prévoit la conquête de l’occident, et à partir de là, fit alliance explicite ou implicite avec eux.

Et ceci malgré l’enthousiasme pour la pensée de Lyotard et le rejet du méta-récit occidental. Surtout, ils ont adopté l’antéchrist des Djihadis (pour eux ça s’appelle le Dajjal), c-à-d ce que le régime Iranien appelle « Le grand et petit Satan, E-U et Israël). Donc, quand les Khalifators ont fait leurs premiers assauts a l’intérieure des démocraties, la gauche a pris parti pour les Khalifators et contre leurs propres démocraties. Le premiers deux assauts, c’était contre les deux Satans. D’abord, en 2000, Israël, premier pays à être la cible d’une pleine campagne d’attaques suicidaires contre les citoyens d’une démocratie. (J’en reviendrai en parlant de la presse.) Ensuite, les E-U, le 11 septembre.

Après un bref moment de lucidité morale (« nous sommes tous des américains »), Le Monde publia les divagations échevelées de Baudrillard :

Car c’est elle [l’Amérique] qui, de par son insupportable puissance, a fomenté toute cette violence infuse de par le monde, et donc cette imagination terroriste (sans le savoir) qui nous habite tous. Que nous ayons rêvé de cet événement, que tout le monde sans exception en ait rêvé, parce que nul ne peut ne pas rêver de la destruction de n’importe quelle puissance devenue à ce point hégémonique, cela est inacceptable pour la conscience morale occidentale, mais c’est pourtant un fait, et qui se mesure justement à la violence pathétique de tous les discours qui veulent l’effacer. A la limite, c’est eux qui l’ont fait, mais c’est nous qui l’avons voulu.

Bien sûr, pas tout le monde était d’accord ; il y avait même ceux qui s’y opposaient vigoureusement, les attaques Khaliphators sur Israël et les E-U ont inauguré en Europe (et dans pas mal de coins universitaires d’Amérique, une vague d’anti-Sionisme/antisémitisme et d’anti-américanisme féroce… une vague, on pourrait dire, œcuménique dans son dédain pour ces deux supposés Satans.

En 2006, Judith Butler, théoricienne critique (par usurpation), affirma ce qui ne peut qu’être le comble de l’anti-impérialisme des imbéciles, que le Hamas et le Hizbullah font partie intégrale du mouvement progressiste globale, ainsi incluant dans son mouvement radicalement anti-impérialiste, les pires des impérialistes du monde, des impérialistes profondément hostiles à toutes les valeurs progressistes. Et ceci à l’encontre de tout ce que la pensée critique a pu produire de lucides analyses (voir Taguieff, Trigano, Rabinowitch).

  • Les grands médias ont adopté un journalisme de guerre jusqu’alors inédit, celui de faire passer la propagande de leurs ennemis en tant qu’actualités : journalisme de guerre à but en soi. Embedded chez l’ennemi sans le savoir.

Ceci débuta à la fin de l’an 2000 quand les grand médias Occidentaux ont disséminé en tant qu’actualités fiables, les productions de la propagande palestinienne (surtout Charles Enderlin et l’histoire du petit Mohamed al Durah). Ce journalisme meurtrier par complaisance et complicité, atteint un sommet avec la première campagne d’une armée démocratique contre des djihadistes employant la nouvelle arme terrible d’attaques terroristes suicidaires. Réagissant à des « reportages » de prétendus massacres à Djenin (avril 2002), les manifestants occidentaux ont porte de faux-veste-suicidaires pour montrer leur solidarité avec des combattants qui les visaient, eux-aussi. Ce fut – c’est toujours selon certains – la campagne de fake-news la plus étendue et continue dans l’histoire du journalisme moderne.

Mais les fake news allaient bien plus loin que de passer comme actualités, les faux récits meurtriers de la propagande de guerre. Elle participait aussi à la présentation de soi des Palestiniens, un camouflage dans la guerre cognitive, produit pour duper les Occidentaux : nous sommes des résistants au colonialisme des Israéliens. Pour ainsi les présenter, la presse a du effacer le plus possible les traces du djihadisme exterminateur. Un exemple parmi tant : le 13 octobre 2000, après le fameux lynch de Ramallah, un sheikh désigné de l’autorite palestinienne (pas du Hamas) prêcha :

Les juifs sont les juifs. Que ce soit les travaillistes ou le likoud, les juifs sont les juifs. Ils sont tous de menteurs. Ils doivent être abattu, massacrés… il est interdit d’y avoir de la miséricorde pour les juifs. Partout dans le monde… où vous les trouvez, tuez-les. 

Le sermon fut repris à la télé. Mais quand les Israéliens ont essayé d’expliquer que la violence inouïe de l’intifada ne venait pas de résistants fâchés par l’espoir déçu d’avoir un état à eux, mais venait d’une incitation génocidaire, le NYT publia un article qui ne citait qu’un cas d’incitation, celui d’en haut, en ne citant que les mots suivants : « Les juifs sont les juifs. Que ce soit les travaillistes ou le likoud, les juifs sont les juifs. » Point à la ligne.

Jusqu’à présent peu de gens en Occident, et surtout les bien-pensant de la soi-disant gauche, n’ont aucune idée du discours génocidaire, inspirée par les Nazis, du leadership Palestinien, que ce soit religieux (Hamas) ou « laïc » (OLP). Ces faillites de la presse occidentales ont plusieurs sources sur lesquelles je n’ai pas le temps d’élaborer, mais il faut en tout cas souligne deux elements principales :

  1. le degré à laquelle les journalistes occidentaux (voire arabes) étaient les cibles de menaces et violences de la part des Djihadistes et en même temps niaient toute intimidation.
  2. L’importance de cet élément de la guerre cognitive Khalifateur : la gauche était bien à la dérive, mais le centre, profondement confondu par leurs médias malhonnêtes, se trouvait incapable d’y résister.

Et alors ce journalisme de guerre meurtrier contre les Israéliens se développa et s’épanouit, et devint un journalisme à but en soi pour l’Occident en deux sens. D’un côté il appliqua aux Djihadistes qui les attaquaient les mèmes renseignement fausses qu’ils pratiquaient contre Israël : à commencer par le refus de reconnaitre qui était l’ennemi. Après le 11 septembre, soudain Reuters et BBC ont refusé de nommer les attaques le « terrorisme ». Quand, en juillet 2005, Londres subit des attaques d’attentats suicidaires, le BBC rappela avec urgences à ses journalistes de ne pas employer le mot terreur, surtout aux manchettes.

  • En fait, c’est toute la profession d’informations qui fit faillite, les chercheurs, les universitaires, les intellos publiques, qui adopta un récit post-vérité, à but en soi.

En fait, la belle phrase « le terroriste de l’un est le combattant de liberté de l’autre » fut le prétexte de se soumettre aux terroristes qui exigeaient qu’on ne les appelle pas « terroristes » malgré le fait qu’ils ciblaient les civiles. Et ce n’était pas que les journalistes. Les universitaires « post-coloniale » et les spécialistes d’ « études de paix et résolution de conflits » ont insisté sur cette formule. Ainsi s’installa toute une gamme de soumissions aux exigences des Khalifators : ne pas dire la vérité au sujet de leurs vraies croyances, leurs actes, leur haines (y compris de l’Occident), leurs ambitions (de conquête globale). Quand la soi-disant pacifiste Judith Butler étreint Hamas et Hizbullah, c’est envisageable qu’elle n’avait aucune connaissance de leurs tendances Nazi.

Ainsi, quand des musulmans, convertis soudain au mouvement des Caliphators, commençaient à égorger surtout leurs anciens amis juifs dans l’Occident (je cite surtout pour les français le cas de Sébastien Selam en 2003, assassine par un voisin musulman schizophrène, inspire par la nouvelle ambiance Khalifator – à la fois dans ses propres cercles religieux et dans les médias français). Quand cela s’est passé, les français n’avaient aucune idée que le combat s’entendait chez eux, et leur journalistes ont brouille la trace : au lieu de la phrase de l’assassin en revenant chez lui – j’ai tue mon juif – on reporta, « j’ai fait une betise. » En générale, les djihadistes ont fait leurs premières attaques en occident contre les juifs, et les pays où cela se produisaient – surtout la France – ont cherche à tout prix à nier qu’ils avaient un problème antisémite.

La négation de l’action des djihadiste au sein de la république, et au sein de l’union européenne, maintenant une nouvelle entité à frontières ouvertes et monnaie commune (donc très vulnérable), fut presqu’un principe des professionnels de l’information au 21e siècle. Quand l’attaque de Londres, le 7 juillet 2005, eut lieu, le chef député de la police de Londres affirma que « En ce qui me concerne, l’islam et le terrorisme sont deux mots qui ne vont pas ensemble. » Propos repris intégralement par l’administration d’Obama. Lors des émeutes de l’automne (Ramadan) de 2005 en France, ce ne sont pas que les journalistes, mais des chercheurs du CNRS, qui se précipitèrent pour surtout nier tout aspect islamique – en dépit du fait que les émeutiers criaient « Allahu akhbar ! ».

Jusqu’à présent, nous sommes complétement mal informés sur ce qui nous fait face, surtout la relation intime entre les Khaliphators qui font la guerre kinésique (djihad) et ceux qui font la guerre cognitive (da’wa). On ne peut pas se battre si on ne voit pas l’ennemi.

Et cette mauvaise lecture de ce qui s’est passe en 2000 en Israël demeure au cœur de notre déroute cognitive. Au lieu d’y voir la première campagne du Djihad globale contre une démocratie, on a préféré y voir une insurrection contre l’impérialisme occidentale, un combat de libération qui n’avaient rien à voir avec des croyances religieuses – millénaristes – génocidaires qui reprenaient les espoirs des Nazis au nom de l’Islam et qui visait l’Occident (dar al Harb) tout entier.

A partir du moment qu’on adopte ce point du vue, il est interdit aux autres pays démocrates de comprendre ce à quoi ils font face. Quand Catherine Ney a déclaré que la mort du petit Mohamed « effaçait, remplaçait l’image du petit garçon juif dans le ghetto de Varsovie », elle mit le sceau sur une vision inversée, ou les Israéliens sont les nouveaux Nazis, et les Palestiniens sont des pauvres gens maltraites, et non pas des djihadistes exterminateurs qui préparaient un sort semblable pour la bonne Catherine et tous ceux qui trouvaient un du plaisir, du Schadenfreude dans ses paroles. Ainsi, bon gré, mal gré, les français, emballait par ce symbole de libération de la honte de l’holocauste, visionnaient tous les jours cet image sans se rendre compte qu’en même temps, ils déferlaient le drapeau du djihads devant les musulmans français.

Si les médias et les autres professionnels de l’information sont devenus des acteurs vassalisés des Khalifators, cela a commencé sur la guerre cognitive que les palestiniens ont conduit contre Israël.

***

C’est à la suite de cette importation de l’intifada en Europe que Bat Ye’or sonna l’alarme avec son livre Eurabia. Elle n’était pas seul, Shmuel Trigano, Pierre-Andre Taguieff, Emmanuel Brenner, la féministe américaine Phyllis Chesler, ont tous publié sur la dégradation de la situation et pour les juifs, et pour la République. Peu apres, d’autres livres apparaissent avec le meme message : Pendant qu’Europe dormait, Londonistan, L’amerique tout seul. La réaction fut rapide et presqu’universelle : ce n’était qu’une théorie de conspiration Islamophobe de l’extrême droite.

A en relire les revues et recensions de l’époque (rendus canoniques par Wikipédia), on trouve un florilège extraordinaire de déni par dérision. « Les musulmans cherchent à soumettre le monde entier ?  Ridicule.! Les Européens participeraient a ce complot volontairement ? absurde. Les européens le feraient non exprès, mais parce qu’ils ont été dupe ? Non mais, vous plaisantez. »

La folie fut si sidérante qu’on ne pouvait y croire. Et alors, on rejette en tant que « conspiration Khaliphator de silence » la description d’un projet dont ils parlent tout haut.

Nous avons là une parfaite illustration de la contamination culturelle agressive de l’Occident en plein vol : les messages d’alarme qu’une invasion se produit dans le corps sociale et politique, non seulement n’arrivent pas jusqu’au cerveau (dans ce cas, il s’agit de la sphère publique), mais se trouve attaqués par les principaux acteurs de cette même sphère – les professionnels de l’information, dont certains, au contraire, embrasse l’envahisseur comme camarade de la bonne même cause.

Que faire pour y voir clair :

1) D’abord comprendre son ennemi, un mouvement apocalyptique millénariste qui cherchent a créer dans cette génération, un Khaliphat universelle où tous les infidèles seront soit soumis (dhimmi), soit converti, sinon : morts. Ce n’est pas vrai que tous les musulmans, même des musulmans à tendance triomphalistes, partagent ces espoirs exorbitants. Mais c’est certain qu’il y en a beaucoup plus aujourd’hui qu’ils n’y avaient jusqu’en 2000. Si moi j’était musulman, je prendrai l’imbécilité de l’occident comme signe d’Allah de m’engage dans la cause de Khalifators.

2) Rechercher les liens et les formes de coopérations entre les Khaliphators qui font la guerre kinésique (Djihad) et ceux qui font la guerre cognitive (Da’wa), et préparez des défenses contre les campagnes de guerre cognitives que les Khaliphators déploient contre nous. Il faut se familiariser avec le récit de guerre cognitive des Caliphators, construit pour duper les infidèles : que l’Islam est par nature pacifique et modéré (il y a des courants) : une religion de paix (dans le sens occidentale et pas le sens islamiste de soumission) ; que le jihad veut dire surtout lutte intérieure (Mein Kampf) ; que les djihadistes ont détourné cette religion de paix et n’ont strictement rien à avoir avec le « vrai » Islam. Jusque-là, peut-être, mais ceux qui insistent que si les infidèles posent trop de questions sur les liens entre l’Islam et le Djihad, voire les croyances apocalyptiques des Khaliphators, ils sont des Islamophobes qui insultent tous musulmans et s’ils ne se taisent, ils risquent déclencher le djihad, on peut être presque certain qu’on a à faire dans ce cas à un guerrier cognitif. Comme l’a insisté le président Obama, « 99.9% des musulmans rejette cette notion presque médiévale de guerre religieuse. »

3) avec cette pensée en tête, il faut relire les derniers vingt ans : reconsidérez le pacte de l’Eurabia ; reconsidérez votre lecture si hostile à Israël et sympathique aux pauvres palestiniens, et comprenez combien cela vous aveugle au présent. Il faut savoir que le ventre mou de l’occident, par lequel les Khalifators envahissent le plus facilement, c’est l’antipathie des occidentaux envers les juifs, surtout les juifs autonomes qui résistent au génocide.

Tout cela ne veut pas dire qu’on doit présumer que tout musulman est Khaliphator, que l’Islam est une religion essentiellement triomphaliste, qui ne peut exister qu’en dégradant les infidèles, et que Israël n’aurait jamais tort. Mais cela veut dire qu’on n’est pas exigé de ne pas questionner le récit d’un Islam essentiellement pacifique, ni d’accepter tout accusation contre Israël comme cris-de cœur de bonne foi. Mais ne pas se méfier de l’Islam ? de musulmans qu’on ne connait pas, et qui se présentent en tant que « militants pour les droits humains », surtout les droits de musulmans ? C’est là, une demande absurde sur laquelle aucun musulman de bonne foi pourrait insister :  « j’insiste que vous soyez crédule au sujet de mes coreligionnaires ! » (Non, mais, vous plaisantez.) Ou, en 2006, « Nous faisons l’émeute le monde entier, où des gens seront tués, pour protestez contre le pape qui a appelé l’Islam une religion intrinsèquement violent. » (La blague est bonne, bien qu’un peu sombre.)

Si la phobie est une peur pathologique, c’est quoi le terme pour un manque pathologique de la peur ?

Pour conclure, j’aimerai faire une suggestion concrète, quelque chose que les Européens peuvent effectuer toute suite et sans violences, mais qui ferait passer un message important. Je suggère un acte diplomatique qui pourrait remettre de l’état d’esprit sain de l’Occident et peut-être aussi provoquer à se dévoiler des guerriers cognitifs Khalifators.

L’assemble générale de l’ONU a publier un appel récemment :

Un appel globale pour des actions concretes à eliminer le racism, la discrimination, la xenophobie, et les intolerances associees, et la realisation comprehensive de la Declaration et le Programme d’Action du Congres de Durban (2001).

La première réunion de Durban a été un des moments clé de l’union des Caliphators et la gauche globale progressiste, un désastre à la fois moral et réaliste. Elle incarnait tous les éléments de la folie que je décris aujourd’hui : alliance avec les islamiste, surtout l’adoption de la diffamation des deux Satans – Israël et les E-U ; la dégradation du langage des droits humains a l’avantage de ceux qui méprisent les droits de l’homme ; l’abandon de tant de causes d’opprimés en faveur d’une obsession avec Israël ; les débuts du BDS ; et l’explosion d’un antisémitisme antisioniste de gauche et des Khalifators, exprimé avec éloquence par le T-shirt qui se vendait comme des petits pains – « Si Hitler avait gagné il n’y aura pas eu d’état d’Israël. »

Et tous cela sous l’égide du saint patron de cette assemblé de fausse paix, le « martyr » soi-disant tué délibérément par Tsahal dans le bras de son père, le petit Mohammed. Comme l’a remarqué Bernard Henri-Levy :

J’y ai pensé, et j’y pense toujours, chaque fois que je reflète sur ce moment de honte de mépris et de faillite morale et tous les activistes pour des causes justes qui sont venus at Durban, plein d’espoir, persuades qu’ils avaient finalement monte une scène ou ils pouvaient s’exprimer, mais qui ont été réduits en silence par les cris de ceux qui, au Kingsmead Stadium, ne voulait voir qu’un visage, celui de petit Mohammed al Durah, et ne voulaient entendre qu’un slogan, « Free, Free Palestine ! »

Que la France, que les pays de l’Europe de l’Ouest, profitent de la 20e anniversaire de Durban pour revoir ce désastre morale et cognitive, pour reprocher à l’ONU ses démesures et les médias pour leur journalisme à but en soi, pour renoncer à cette folie tellement endommageante et afaiblissante  dans la guerre cognitive que nous sommes, en ce moment, toujours en train de perdre… voilà une possible façon de renverser les forces qui, en ce moment, nuisent tant aux démocraties occidentales.

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